UNE ANNEE APRES LA REVOLUTION : le Désespoir est-il en train de succéder à l’Espoir ? Et la Dictature Islamique à la dictature autoritaire ??
Une année pleine et entière s'est écoulée après la Révolution de l’espoir, de la Liberté et de la Dignité.
Une année après cette flamme populaire et révolutionnaire et cet immense espoir né de la Révolution, il est normal de se demander où en sont les choses et quel bilan devons-nous tirer ?
- Où en sont les oubliés de la Tunisie profonde, les laissés pour compte –sciemment oubliés – par 55 années de dictature autoritaire, maffiosi et régionaliste ?
- Où en sont les revendications sociales, l’Economie du pays, la justice sociale tant au niveau des Citoyens qu’au niveau des Régions ?
- Où en est notre pays, qui, avant le plébiscite des islamistes, était considéré à tort ou à raison, pays de la mesure et de la tolérance ?
- Où en sont les libertés publiques et individuelles, l’indépendance de la Justice, les acquis de la Révolutions ?
- Où en est l'immense espoir suscité par l'émergence de cette Révolution de la Liberté et de la Dignité ?
- Où en est enfin l'aura de cette Révolution qui a permis à tant d'opprimés dans le monde arabo-musulman singulièrement d'espérer et de faire face avec courage et détermination aux formes les plus extrêmes de tyrannie et de despotisme engendrés par une société arabo-musulmane malade et figée dans ses certitudes archaïques d’une époque révolue.
Les réponses à ces interrogations, sont à l’évidence: amertume, déception, gâchis et imposture.
De l’immense espoir né de la Révolution du 17 décembre 2010 et 14 janvier2011, le pays a glissé, de jour en jour, vers le mensonge, les complots, la manipulation, l’intrigue, la léthargie, la fausseté des élections et pour finir vers le chaos socio-économique, l’islamisation rampante des institutions et des esprits conjuguée avec des démonstrations musclées des salafistes qui veulent -et ont déjà commencé à le faire- instauré leur foi et leur lois.
Aux revendications basiques et légitimes des populations déshérités et longtemps oubliées, méprisées, marginalisées par les deux despotes régionalistes qu’a connus notre pays, on demande encore et toujours plus de patience, plus de calme et plus de pondération !
La Tunisie, pays par excellence de la tolérance, de l’ouverture d’esprit et des droits de la femme, est devenue, à peine un an après la Révolution dite de la Liberté, une terre d’intolérance, un pays où Ennahda et le CPR tentent de substituer l’identité et le patriotisme des tunisiens à une identité religieuse. Un pays où sévit –en toute impunité- une police des mœurs, s’attaquant tour à tour aux femmes, aux artistes, aux universités, et, encouragés par le silence d’Ennahda, sont allées jusqu’à se substituer à Sejnane (Bourgade au nord de la Tunisie) aux institutions de l’Etat.
Le mouvement islamiste Ennahda et son allié le CPR notamment, veulent soustraire la Tunisie à son environnement naturel, méditerranéen et européen ouvert sur une culture, des langues et une civilisation proches de nous et ouvertes sur le monde et sur les valeurs universelles que sont la Liberté, la Démocratie, la tolérance et la laïcité.
Oui la laïcité qui est un gage de la neutralité de l’Etat, mais aussi un rempart pour tous les citoyens contre l’hégémonie et l’intolérance des religions. Toutes les religions et croyances quelles qu’elles soient.
Ils veulent et ils tentent de nous arrimer à “ la civilisation et la culture“ de certains régimes arabo-musulmans décadents et en faillite morale et démocratiques. Des régimes qui ne doivent leur existence qu’à l’asservissement et l’oppression de leurs peuples. Incapables de se régénérer et de se hisser au niveau des pays avancés scientifiquement, économiquement et démocratiquement.
Aujourd’hui, face au chaos généralisé et à son incapacité à trouver ne serait-ce qu’un début de solution pour problèmes posés (emplois, université, indépendance de la Justice, etc.), la Troyka tend – à l’instar de la dictature déchue - à faire endosser la responsabilité de son échec à l’opposition de gauche et à l’UGTT !
Cela, n’a pas empêché le premier ministre islamiste dans sa dernière intervention télévisée, d’appeler à une « Union nationale » pour sauver la Tunisie, disait-il ! Invitant ainsi tous les partis et organisations de masses à aider à l’essor et au redressement de l’économie nationale !
Quel paradoxe ! Quelle hypocrisie !
Mr le Premier ministre, avant les élections vous avez tourné le dos à l’appel pour un gouvernement d’unité nationale.
Aujourd’hui, vous prétendez que la majorité du peuple vous a donné sa confiance, et qui plus est, vous avez pratiquement tous les pouvoirs.
Débrouillez-vous donc et trouver des solutions au marasme grandissant que vit le pays.
Si vous en êtes incapables, ayez au moins l’honnêteté et le courage de partir ….
Laisser la voix libre, donner une chance à la Tunisie pour d’autres choix, et préservez votre crédibilité et celle de votre Mouvement. Le pays s’en rappellera et vous en saura gré.